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Et moi, c'est à mon risque de peine que je connais ma joie.

Antoine de Saint-Exupéry, Sept lettres à Natalie Paley
4 avril 2012

Auprès de mon arbre

DSC_3533

mars 2011

Il y a cette maison à la mer où se sont succédé les générations, dont les trois enfants sur le mur représentent le dernier maillon. Cette maison pas si loin de chez nous, où nous aimerions les emmener souvent. Mais ce qui devrait être simple s'avère très compliqué et la maison, après avoir été vidée, ouverte aux quatre vents et reconstruite, ne nous sera pas grande ouverte. A l'intérieur, toute trace du passé a été soigneusement éliminée. L'escalier ne grince plus; les persiennes en bois ont été perdues, les carreaux de ciment, cassés. La porte d'entrée a été conservée, mais on lui jette des regards hostiles... Le jardin a subi le même sort: exit les clapiers et le poulailler, l'allée de fruitiers et les pieds de pivoines. Il reste un champ de terre et de gravats, et dans un coin, au pied d'un mur en pierres, un arbre, un grand figuier. J'ai toujours connu cet arbre et il donne chaque été des kilos de fruits. Ma grand-mère nous en gardait des plats entiers; elle ne les aimait pas. J'ai dû élever la voix pour que mon arbre soit épargné par la folie reconstructrice et ne finisse pas débité en bûches... Il est toujours là et j'imagine qu'il est en bourgeons comme celui, tout petit, que nous avons planté ici. Aujourd'hui, on m'a dit, parmi un flot de nouvelles joyeuses, que le figuier était malade et qu'il faudrait le couper. Bien... Il nous arrive de telles choses ces temps-ci que pleurer sur un arbre malade serait déplacé. S'il faut le couper... J'ai parlé ce soir à un jardinier, de choses et d'autres, et de cet arbre... Il y a deux jours, il l'a trouvé en bonne santé.

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Commentaires
M
j'ai juste envie de te prendre dans mes bras et de t'offrir quelque scones autour d'un thé...
Z
Je ne poste que très rarement mais là, j'ose. En lisant vos mots et en pensant au jardin de notre futur maison, déjà bien pourvu d'un vieux cerisier et d'un vieux pommier que nous adorons parce qu'ils nous rappellent précisément les arbres de nos grands-parents, je me dis qu'on pourrait peut-être les accompagner d'un futur vieux figuier. Et si cela se fait, je penserai à vous en le plantant.
D
Je suis de tout coeur avec toi... si c'est possible, essaye de récupérer des pousses de ce fameux figuier, et plante les chez toi, tu sera peut-être plus en paix après... j'imagine que la maison de ma grand-mère sera aussi vendue un jour, mais les souvenirs resteront... a très vite. Delphine
T
je n'ai pas cette histoire....mais la souffrance qui est dans tes mots me touche...je suis tellement desolee....
A
Je rajoute aussi un mot de soutien.<br /> <br /> Je suis le blog de temps en temps, vos photos sont toujours d'une qualité qui démontre une gtande sensibilité.<br /> <br /> C'est dur en effet de voir détruire les symboles de son enfance.<br /> <br /> Bouturer votre arbre, photographier le aussi et faites en de beaux posters.<br /> <br /> Votre famille est ce que vous avez de plus important et c'est vous leur pilier.<br /> <br /> Bon courage.<br /> <br /> Agnès
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