Qu'est-ce que c'est que quatre ou cinq figues?...
Qu'est-ce que c'est que quatre ou cinq figues?... Pas grand chose... Et pourtant! Dans le cas présent, c'est énorme. Dimanche, on a pu manger des figues de notre figuier, celui-là même qu'on m'avait donné pour mort il n'y a pas si longtemps et qui a traversé toutes les tempêtes. Les figues qu'elle emballait dans des sacs en plastique sur l'arbre pour les faire mûrir et qu'elle nous donnait, rangées dans des plats en aluminium, parce qu'elle ne les aimait pas. La semaine dernière, les enfants ont passé là-bas leur première semaine de vacances depuis huit ans. Une éternité. J'ai cru qu'ils n'en profiteraient jamais, ou qu'ils seraient trop grands le moment venu. Ça n'est pas comme on l'avait imaginé au début, une maison "de famille" à partager, mais nous y avons notre place, ou du moins nous la prenons. Le bleu du ciel d'orage sur la grève fait oublier les mesquineries, les toutes dernières traces du passé qu'on s'évertue à faire disparaître. De ma fenêtre, j'ai vu les fanions installés pour la fête du 15 août. Nous irons, et qu'il pleuve ou qu'il vente, cette fête aura une saveur particulière, parce que le 15 août 2004, nous étions là, avec deux tout petits qu'on promenait en carriole derrière le vélo. Le matin, il y avait un beau ciel d'orage. On ne s'imaginait pas les tempêtes à venir...