Les aventuriers du jeudi
Aujourd'hui, c'était grève. Deux mercredi à suivre, en somme. Nous avons accueilli une camarade de Louis et je me suis dit que si je travaillais, je ne saurais pas trop comment faire garder les enfants en étant prévenue deux jours avant... Cet après-midi, j'ai sorti mes zèbres parce que l'enfermement commençait à ne pas réussir aux miens... Ils ont goûté la neige qui restait, qui fait des glaçons ou de la poudre qu'on peut lancer en l'air. Dans le sous-bois, la glace craque sous les pieds. Ils étaient cavaliers: "On fait le parcours cycliste, mais on est à cheval. Tu viens?" Et te voilà à courir dans les bois en essayant de ne pas perdre de vue la cavalerie, alors qu'une heure avant tu rêvais de t'allonger avec un livre et profiter du soleil derrière la vitre. On a quitté le sentier, ils ont voulu explorer des territoires inconnus, canyons, ravins, tannières de bêtes sauvages... "T'approche pas trop, c'est peut-être méchant!". Et puis, surplombant une vallée, un arbre s'est présenté. Une sorte de souche d'où poussaient de nouveaux troncs qui faisaient comme une cage. C'était là et pas ailleurs qu'il fallait installer le camp. Et les voilà tous à s'affairer pour rendre leur habitation confortable: gratter de la mousse, ramasser des branches... Première installée, une canne à pêche-séchoir à linge. Pour se nourrir, il y a des châtaignes, et les poissons qu'Emilie va pêcher et cuire à la broche. Tout à leur installation, aucun d'eux n'a voulu me suivre sur le chemin jusqu'au point de vue, un peu plus loin. Je les ai laissés en ayant un peu l'impression d'abandonner mes enfants dans la forêt... et n'ai jamais trouvé le panorama espéré. Le temps passait et la perspective des crêpes à faire a fini par les décider à lever le camp. Un bon goûter plus tard, il était temps de remonter dans la chambre nourrir les chevaux.