Au grand air...
Je ne suis pratiquement jamais sans enfant, et quand cela arrive, c'est pour aller au ravitaillement, au pas de course, un oeil sur la montre, pour être à l'heure à l'école (une minute de retard et Marie pleure). Alors pouvoir flâner le nez au vent toute une journée, sans regarder l'heure, sans me soucier des repas, marcher au hasard en laissant le plan dans ma poche... pour moi, c'était déjà extraordinaire. Chance, le soleil était là... On avait oublié son existence, depuis le temps. Le marché resplendissait, mais je n'avais pas de courses à faire. Les bonnes adresses de ma copine étaient dans ma poche; j'ai retrouvé les endroits en allant au hasard. Pour les enfants, forcément pas habitués à ce que nous partions en "voyage" sans eux, il a fallu rapporter des petites choses: des petits bijoux pour Marie, une poupée de chiffon pour Emilie, un petit flipper et un jeu de construction en bois pour Louis. Pour nous, un livre chacun, commencé le soir même (un événement aussi!). Et le plaisir de musarder dans une vraie librairie... (eh oui, il ne nous faut pas grand chose!) Un coup d'oeil aux soldes pour moi, mais sans grande trouvaille; pas envie. Des fleurs, par contre (un peu vexée de ne pas pouvoir en ramener des brassées du marché du samedi). Un délicieux vin chaud dans un bar incroyable, aménagé en épicerie d'un autre temps. Dimanche matin dans le vent froid, la ville déserte et endormie. On a encore parcouru les rues à pied, à deux cette fois. A midi, les huîtres de l'"épicerie" tombaient à point, nous laissant tout le loisir de détailler l'invraisemblable collection de boîtes en fer, dont certaines nous évoquaient des souvenirs lointains (serions-nous déjà d'un autre temps?!). Puis nous avons repris la route. Le chemin fut vite fait jusqu'aux loulous, car finalement nous n'étions pas partis loin. Ils avaient passé une nuit plutôt chaotique (comme le sont toutes les nuits chez les grands-parents), ils étaient fatigués. Emilie m'a dit avant toute autre chose: "J'ai été gentille". Mais ils avaient couru sur la plage; des petites vacances pour eux aussi.
Voilà une parenthèse bienvenue, mais déjà refermée. La semaine a recommencé par une journée de m.... à oublier. Je vais tâcher de garder en mémoire ces quelques moments d'insouciance pour les jours où l'air viendrait à manquer ici...
Retour quand même avec cette impression désagréable de vivre dans un désert...(désert à tout point de vue, mais culturel avant tout)...
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